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Traversée St-Luc- Turtmann-St-Niklaus

Vebdredi: le Val d'Anniviers, c'est pas la porte à côté. Mais avec l'éboulement sur la route normale, obligeant les bus à passer par Vercorin, ça devient carrément le bout du monde ! Heureusement que Bison futé avait organisé un taxi alpin pour le trajet Vissoie-St.Luc afin de pallier à la correspondance inexistante des bus à Vissoie (nous ne féliciterons donc pas Car Postal au passage pour sa communication lamentable).

Nos deux chefs de course imaginaient donc avoir pensé à tout. C'était sans compter sur une annulation de train entre Neuchâtel et Berne. Coup de stress, téléphones et messages, système D,... Ce ne fut donc pas une sinécure de rassembler les 15 participants au sommet du téléski de la Bella Tola sur le coup de midi ; même si la plupart s'étaient levés aux aurores pour prendre le premier train vers 6:00.

Après une courte descente, la troupe colla ses peaux afin de passer par le Borterpass et à l'est de la Pte de Tourtemagne et d'éviter ainsi les pentes chauffées au soleil. Jolie descente dans la neige d'abord ramollie à souhait dans le Aegsttälli, puis, bien lourde dans le bas. Le groupe rejoint la vallée de Tourtemagne à Hungerli Unnerstafel et entame le long faux plat en laissant de l'espace entre les randonneurs: la chaleur provoque de nombreuses coulées de neige humide.Pause bien méritée au barrage. Nous y resterions volontiers en rêvant de fraîcheur pour effectuer les derniers 325 mètres restants mais la voie de la sagesse nous dit que l'insolation ne manquerait pas de nous tomber dessus malgré moultes casquettes, lunettes et crème solaire.Et nous avons bien fait de ne pas trop traîner car, dans l'après-midi, ce sont les pentes ouest qui commencent à se vider par leurs couloirs et c'est sur le coup des 16 heures que les premiers atteignent enfin la cabane.

1000m de dénivelé, qu'ils disaient. Ça avait l'air de rien mais tout de même, avec 16 Kilomètres de distance dans les pattes, la Cabane de Tourtemagne, ça se mérite et c'est autour de choppes de panachées que nous fêtons notre arrivée sur une terrasse déjà emplie de randonneurs. Ariane

Samedi: Les « couche-tôt » furent bien étonnés d'entendre le réveil sonner à 4:50 ce samedi matin…car selon une dynamique non prévue le programme est passé du Barrhorn au Brünneghorn durant la soirée précédante avec à la clef un réveil avancé d'une heure et tout le matériel de glacier à emporter. Être clubistes et CDC du CAS la Neuveville veut aussi dire être flexibles et opportunistes.

Après un copieux petit déj nous partons à la lueur des frontales sur une neige bien durcie malgré l'air très doux de cette nuit. Nous descendons quelque 200m et mettons peaux et couteaux et attaquons la première montée. Nous remontons le petit vallon en passant entre des vagues de rochers polies par le glacier. Bientôt nous atteignons le glacier, un petit air vif bienvenu descend des sommets et nous ravigore. Nous cheminons sur ce vaste glacier en pente faible au milieu d'un paysage contemplatif pendant environ 2h. Ensuite nous nous encordons avant d'attaquer la partie supérieure et gravissons la pente qui mène au col en évitant quelques crevasses et séracs par la gauche dans une enfilade de conversions. Au col nous mettons les skis sur le sac et chaussés de crampons nous continuons notre progression. Avant la pente sommnitale nous laissons les skis et montons la pente de neige dans de bonnes marches suivie par une section mixte de rocher-neige, aie aie pour les crampons en alu, et débouchons sur le haut de l'arête à nouveau en neige. Il est presque midi lorsque nous arrivons au sommet après 6h de route. Les voiles nuageux ont disparus et il fait grand beau et chaud. Nous prenons bien le temps de contempler le magnifique panorama avant de redescendre et de rejoindre Nicolas qui nous a attendus au col. Nous faisons une courte pause pic-nique car la neige est en train de se transformer et nous élançons dans la descente. La neige est encore poudreuse dans le haut et devient ensuite légèrement ramollie sur le glacier. Chacune et chacun prend du plaisir à dessiner des petits virolets ou de longues bananes selon l'âge et les envies. Emportés par la magie du lieu, certains proposent même d'acheter un bout de terrain…! Un petit pipe naturel dans le bas et nous voilà au pied du vallon en plein cagnard pour attaquer les 200m qui mène à la cabane. Nous arrivons à la cabane fourbus et assoiffés mais super contents de cette journée. Le sommet était magnifique, la descente grandiose, finalement le changement de dernière minute a été bénéfique à tous les niveaux. Le reste de la journée se passa ensuite en tournées de panachés, contemplation, discussions et sieste pour les couche-tôt afin de rattraper l'heure perdue ce matin.

dimanche: diane à la même heure qu'hier car la journée est à nouveau annoncée très chaude. Départ à la frontale alors que le ciel a l'air bien bouché. Au lever du jour nous remarquons que la visibilité n'est pas bonne, que tout est trouble comme un voile venu du désert... Après une petite heure nous sommes rattrapés et laissés sur place par l'équipe des patrouilleurs dont Timon qui font leur dernier entrainement avec la PDG. Bientôt nous arrivons au pied du premier col, la Piipjilicke, et vu la dureté de la neige nous décidons de gravir les 100m restant en crampons. Ce fut un bon choix, car la montée fut très agréable et efficace. Alors que nous enlevons nos crampons et rechaussons nos skis sur le col, nous voyons nos 3 patrouilleurs qui redescendent l'arête sur la droite pour rejoindre le col…?

Nous descendons la combe au nord pour remonter au col suivant, le Jungtaljoch, qui culmine à 3220m. A 100m sous le col nous rechaussons nos crampons pour gravir la pente de neige dure dans laquelle de bonnes marches sont tracées. Un petit passage bien raide et nous voici sur l'arête que nous suivons sur quelques mètres pour atteindre une pente permettant de chausser les skis. Nous faisons le point entre descendre directement à Jungu ou continuer en direction du Wasuhorn. Vu l'heure déjà avancée, le ciel toujours voilé et la cabine réservée pour 12:30, nous décidons de descendre directement. Un départ un peu rock'n Roll à gauche d'un rocher puis une pente magnifique qui malgré la chaleur du jour précédant est restée poudreuse. La chance est avec nous car le soleil arrive même à percer ce qui nous donnent une bonne visibilité. Les belles pentes se poursuivent et nous arrivons bientôt dans le fond du vallon ou la neige n'est pas encore ramollie grâce au voile du désert. Nous rejoignons le sentier qui plonge sur Jungu et enlevons nos skis. Certains changent aussi de souliers et comble de malchance 100 mètres plus bas il y a encore de la neige qui nous permet de gagner 15 bonnes minutes de marche. Finalement nous fixons nos skis sur les sacs, multiple et dernier chagement de matériel, et rejoingons le hameau de Jungu. Nous sommes à l'heure et rapidement la première cabine de 4 prend le départ. La cabine met a peu près 15minute et nous sommes 15 donc nous avons besoin d'environ 1h pour tous se retrouver en plaine. Mais comme l'a dit 2 fois le couple qui était avec moi dans la cabine, 'mais cette descente en cabine c'est tout un voyage!'. Effectivement nous nous promenons pendant 10 min perdus dans le ciel sans point de repère avec le sol. Avec le train qui descend de Zermatt nous rejoignons la civilisation et terminons ces 3 jours autour d'un verre, d'une glace ou d'un bigMac dans la zone piétone ombragée de Viège. Ce fut un immense plaisir de passer ces 3 jours en votre compagnie.  Laurent